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La critique de Télérama de janvier 2013

« On ne voit bien qu'avec le cœur », dit le renard au Petit Prince. Comment ne pas saisir dans la fable de Saint-Exupéry la dimension d'un voyage intérieur, d'un retour à soi et à l'essentiel ? C'est le parti pris de la mise en scène de Stella Serfaty. L'aviateur tombé en panne dans le désert et le Petit Prince cherchant à comprendre son amour pour sa rose se confondent, sont l'écho d'une même voix. L'enfant est la part invisible de la grande personne. Les deux comédiens, accompagnés d'une plasticienne qui crée des dessins de sable éphémères, projetés en direct sur un écran rond, sont tour à tour narrateur ou personnages principaux et secondaires (renard, allumeur de réverbère...). De belles idées de mise en scène et de scénographie qui révèlent avec poésie toute la profondeur du texte.

La critique TV de Télérama d'octobre 2013 - diffusion du spectacle sur France Ô

Récit initiatique, Le Petit Prince est de ces histoires qui font grandir à tout âge. Or l'acquisition de la maturité ne va jamais sans une forme de désenchantement. Privilégiant l'adresse au jeune public, la plupart de ses adaptations théâtrales occultent pourtant la noirceur de l'oeuvre, quitte à la dépouiller de sa force symbolique. Stella Serfaty ont choisi d'assumer la part sombre et critique du livre sans pour autant renoncer à sa féerie, ni à ses messages d'espoir.
Dans une pénombre trouée de lumière, deux (formidables) acteurs évoluent. A terre, un peu de sable ; au-dessus d'eux, un disque de papier froissé sur lequel Lucie Joliot, peintre de l'éphémère, dessine une fleur, un serpent, une planète, un renard... Une sobriété radicale, d'où naît une poésie mélancolique. Ici, les différents habitants des astéroïdes — le Roi, le Géographe, le Vaniteux, etc. — ne tirent pas vers le burlesque mais incarnent l'absurdité de notre monde, façon Ionesco. Le Petit Prince n'est pas un enfant aux cheveux couleur de blé, mais un jeune homme noir, dont les questions mettent un peu plus à mal un aviateur déjà passablement déboussolé... L'accent est mis sur la dimension universelle du texte de Saint-Exupéry : chacune de ses phrases sonne soudain d'une vigueur retrouvée.

« Le Petit Prince » revisité

 Une bataille entre l’éphémère et le virtuel, c’est ainsi que Stella Serfaty présente son adaptation du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, insistant sur l’équilibre entre dessins de sable et travail vidéographique. La poésie et la beauté du spectacle sont aussi matière à penser pour la metteuse en scène. C’est une critique de notre civilisation. « Ici, le Petit Prince est une grande personne, face aux petits hommes que sont les adultes », ajoute-t-elle.

Le Petit Prince au Théâtre de Belleville

On dit que c'est le livre préféré des Français : Le Petit Prince de Saint-Exupéry est actuellement mis en scène par Stella Serfaty au théâtre de Belleville. Trois comédiens-artistes dessinent, sur la scène, les contours d'un conte éternellement poétique. Un très joli spectacle, à voir du 9 au 25 janvier 2016. […]

Par petites touches, par suggestions dessinées sur le sol, par propositions abstraites. Le Petit Prince est ici raconté avec une attention toute particulière accordée à la langue, dite avec coeur et sensibilité, et à l'image, la scène devenant un véritable tableau. […]

Ensemble, ils sont les voix d'un monde, celui d'un petit homme qui parle de roses, d'épines, un petit garçon dont toutes les paroles semblent métaphoriques et chargées de sens poétique. Rien d'enfantin, non, mais une simplicité pure, ici parfaitement mise en valeur (et c'est un exploit). […]

On sourit, on rit même parfois, on s'émeut, et chaque mot possède un poids particulier qui fait de ce moment de théâtre une petite pépite de rêve...

Le Petit Prince sculpte l’enfant qui sommeille en nous

Ô Maintes fois adaptée, l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry débarque au Théâtre de Belleville dans une mise en scène signée Stella Serfaty et apporte une dimension nouvelle à ce chef-d’œuvre de la littérature. Une prise de risque pour un très beau résultat. Retour sur une représentation tout public qui se démarque par un audacieux esthétisme. […]
François Frapier est l’aviateur en quête mais aussi tous les personnages des planètes, ses « facettes obscures » que le petit Prince, énigmatique Nelson Rafaell Madel, lui fait découvrir. Ils sont tous les deux envoûtants dans leur rapport à l’autre et livrent un jeu juste et précis. Ils sont accompagnés d’une plasticienne de sable, Lucie Joliot, qui interprètera également le rôle de la Rose. Au fil du récit, elle crée en direct un monde éphémère, poétique et sensible. Tel le marchand de sable, elle dépose dans nos yeux des images oniriques, d’une pure beauté, faisant sens avec ce qui se déroule sur le plateau. Avec des jeux de lumières, nous passons de la narration (infime lueur) aux épisodes vécus (clarté blanche et vive) et nous nous réapproprions le secret du petit Prince : « on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux ».

Sur le plateau dénudé et dépourvu de tout excepté d’un tas de sable, l’imaginaire est roi. En fond de scène, un gigantesque rond de papier froissé, ressemblant à un soir de pleine lune, est le terrain de jeu des créations de sable que les doigts habiles de Lucie Joliot font naître sous nos yeux ébahis. Il sert également d’écran pour projeter un formidable travail de traitement vidéo et de tête disproportionnée à tous les personnages à qui l’aviateur donnera vie. […]

Chacun symbolise un travers humain, que ce soit l’égocentrisme, l’orgueil ou l’aveuglement, caractéristiques du monde adulte. En les pointant du doigt, nous sommes invités à chercher l’enfant qui sommeille en nous, plein d’innocence et d’insouciance. Et puisque « les yeux sont aveugles, il faut cherche avec le cœur ». C’est exactement ce qui est proposé de manière extrêmement sobre par une époustouflante scénographie et une mise en scène pertinente qui soulignent avec brio toute la beauté de la symbolique du texte. […]

Chacun pourra venir apprivoiser l’œuvre de Saint-Exupéry et puisque « le langage est source de malentendus », les images prendront le relai pour faire passer la représentation d’ordinaire à unique.

Retrouver « Le Petit Prince » qui est en nous

« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux » : publié il y a soixante-dix ans par Antoine de Saint-Exupéry, Le petit prince parle à notre cœur encore et toujours, car c’est un conte initiatique à la portée universelle, traduit aussi bien en breton qu’en tibétain, tant il nous raconte l’Homme ! La metteur en scène Stella SERFATY a choisi de proposer sa lecture personnelle de cette histoire: la prise de conscience d’un adulte sur le monde qui l’entoure : « C’est la crise d’une grande personne face à elle-même, qui va revenir à sa source, à son enfance, à son être profond, à ce qu’elle aurait voulu et dû être… Le personnage du petit prince est pour moi cet être originel, qui n’a pas laissé le monde des adultes l’abîmer… ». Derrière l’apparence très réductrice du conte pour enfants, la metteur en scène y voit une critique de notre monde, avec « une bataille entre notre civilisation et un monde plus profond ». Qui passe avant tout dans ce dialogue entre l’aviateur et le petit prince. « Quand le petit prince demande à l’aviateur de lui dessiner un mouton, c’est un peu comme s’il faisait le constat de là où il en est aujourd’hui : un mouton “normal“ de la planète, mis dans une caisse, muselé pour qu’il ne mange pas la rose, cette part féminine qui représente la créativité. Après avoir compris les bonnes et les mauvaises graines, qu’il faut ou non laisser pousser en nous, l’aviateur commence alors à réfléchir autrement et à grandir à lui-même. Le petit prince va ensuite le guider vers chacune des facettes d’ego qui nous tuent: le roi, qui règne sur tout; le buveur qui floute pour ne pas voir la réalité ; le businessman et ses obsessions chiffrées; l’allumeur de réverbères, qui obéit à la consigne en bon petit soldat; le vaniteux qui se croit le plus beau et le plus intelligent, et enfin le géographe, qui se réapproprie le monde entier, sans bouger de son bureau, à la façon d’un technocrate. Avec le petit prince, l’aviateur va ensuite entamer le chemin initiatique : c’est la rencontre avec le serpent qui va l’obliger à comprendre qu’il est mortel et à se mettre en lien avec lui-même ; puis celle avec le renard, qui lui apprend à apprivoiser et à se laisser apprivoiser, à donner du temps au temps… Finalement l’aviateur comprend que le petit prince est une part de lui. »

Deux comédiens, Jean-Baptiste ANOUMON et François FRAPIER, incarnent respectivement le petit prince et l’aviateur, comme un contre-pied aux clichés: « J’ai choisi un grand prince noir et une grande personne, qui est d’une taille plus petite… Le travail de direction de jeu a surtout consisté à aller jusqu’à l’essence, à l’essentiel, dans le sens de ce qui se raconte dramaturgiquement. » Pour tisser encore davantage de sens et de symboliques sur le plateau, Stella SERFATY, comme dans ses spectacles précédents, a choisi de marier le théâtre à d’autres disciplines artistiques. Ainsi les vidéos signées Stéphane BROC font voyager le public sur chacune des planètes: « C’est le corps de l’aviateur qui incarne ces personnages, avec une tête immense travaillée en vidéo et projetée sur écran ». La scénographie associe également une autre technique: celle des dessins de sable… comme un clin d’œil au désert où se produit la panne de l’aviateur, mais pas seulement. « L’artiste plasticienne Lucie JOLIOT utilise une plaque lumineuse où elle modèle le sable, dont l’image filmée est projetée sur l’écran. Moins figuratif qu’énergétique, et avant tout éphémère, le dessin de sable construit aussi l’espace scénique. La plasticienne est la rose du petit prince, la créativité… En lien avec les acteurs, elle met en valeur ce qui est train de se jouer, mais aussi elle arrête parfois l’aviateur pour le remettre sur la route. Ce qui est dit par le dessin de sable, n’a plus besoin d’être dit par le texte. » La création sonore, signée Marc PIERA et Stéphane GALLET, participe également à cet affrontement entre deux mondes: les bruits de la civilisation et la musique. « Au départ, ce qui fait musique a du mal à émerger, puis le bruit s’efface et petit à petit les différents instruments se mettent en lien et créent ensemble une mélodie. » De ce travail mixte, qui traduit aussi la richesse symbolique du roman d’Antoine de Saint-Exupéry, Stella SERFATY cherche à ce que le public renouvelle sa vision du texte : « J’ai titré le spectacle Le petit prince pour petites et grandes personnes, car je ne l’ai pas du tout mis en scène pour le jeune public… Les spectateurs en sortent souvent bouleversés profondément, car ils ont repris contact avec qui ils sont… C’est pour moi un texte essentiel, car on a besoin de revenir à la source des choses. Il est aussi d’une grande gaîté, car il nous ramène à la source de qui on est. On part de l’ombre pour arriver à la lumière… Si tout être humain sur la planète faisait ce parcours, il n’y aurait plus de guerre… Il n’y a pas plus optimiste ! ».

Le Petit Prince à 14h20 au Théâtre Girasole. Une fable essentielle qui réaffirme la nécessité de la solidarité et de la culture pour comprendre la vie. Des dessins de sable qui sont comme des encres de Victor Hugo, fascinantes et mystérieuses. Ces dessins accompagnent les deux acteurs et soulignent non seulement les références au désert mais aussi à l'éphémérité de la vie, de celle trop courte de Saint-Exupéry et celle du théâtre... Beau rapprochement que nous propose ici Stella Serfaty dont on connait la sensibilité toute humaniste. Belle idée de faire jouer le Petit Prince par un acteur noir quand on sait que l'auteur et son personnage ne font qu'un : l'un adulte, l'autre enfant. Bref, un beau travail et des images surprenantes comme cet écran ovale qui figure la grosse tête de l'aviateur !

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